Derrière chaque magazine et site magazine se cachent souvent des dizaines de collaborateurs et presque autant de fonctions. Savez-vous, par exemple, ce que fait un Supply Paper Manager ? Nous l’avons demandé à Alain Dermonde, qui occupe ce poste chez Rossel.
» Intermédiaire, facilitateur ou ambassadeur print « , répond Alain Dermonde lorsque nous lui demandons de définir son job en un mot. Nous, nous nous décidons pour deux mots : ‘Mister Print’. Dermonde est en effet le chaînon entre les imprimeries (celles de Rossel, mais aussi extérieures) et les autres divisions du groupe, dont la régie.
‘Papivore’
Cette année, il a quelque 30 années au compteur de Rossel, protagoniste en presse quotidienne et magazine. Pendant cette période, Alain Dermonde a fait quasi tout ce qui peut être fait chez un éditeur : membre de rédaction, graphiste, collaborateur commercial, pour ne citer que ces rôles-là… » A mes débuts, je devais encore venir travailler le samedi matin « , se souvient-il. » Nous avions tant de publicités et de petites annonces que nous n’étions pas en mesure de donner une place à tout le monde. Le samedi matin, il fallait donc téléphoner à ceux qui n’avaient pas été repris dans le journal du week-end tout en leur assurant qu’ils figureraient dans nos pages quelques jours plus tard. Nous décidions donc de qui paraîtrait quand dans le journal. Les temps ont bien changé. »
Après 30 ans, le monde de l’édition lui apparaît donc comme sa seconde vie. Avec une prédilection pour le papier. » Les livres aussi, je les lis immanquablement en version papier. On peut dire que je suis un ‘papivore’. » Outre les titres propres du groupe, cela couvre aussi toute une flopée d’autres titres nationaux. Dermonde : » J’ai un abonnement au Vif, mais je lis chaque titre qui me tombe sous la main, les néerlandophones aussi. Quand, dernièrement, j’ai vu un présentoir rempli de magazines chez MAG Advertising – la régie qui commercialise aussi Soir Mag –, j’ai d’ailleurs découvert le magazine cycliste Bahamontes. C’est magnifiquement bien ficelé ! »
Alain Dermonde prédit encore un bel avenir aux magazines et évoque un argument surprenant pour appuyer ses dires : » Pour un abonnement à un journal, vous dépensez bien vite 300 euros par an, tandis que pour un hebdomadaire vous ne dépassez pas les 70 ou 80 euros. Ça fait réfléchir… »
50.000 tonnes de papier par an
Mais revenons-en au job. Ces huit dernières années, Dermonde s’est par exemple chargé du lien entre le département commercial et les imprimeries internes et externes. Rossel même en possède deux en Belgique : une imprimerie heatset à Beauraing, où sont imprimés les magazines, et une imprimerie coldset à Nivelles. C’est là que, chaque nuit, les journaux sortent des presses. Enfin, Rossel compte 3 imprimeries en France. Celles-ci se chargent des journaux locaux qui appartiennent au groupe. Toutes ensemble, elles utilisent pas moins de 50.000 tonnes de papier par an…
Son rôle a pour avantage qu’il connaît fort bien tous les gadgets techniques. Ces dernières années, la digitalisation a décuplé les possibilités et l’automatisation dans son secteur aussi, mais s’il doit citer la tendance la plus importante en impression, Dermonde choisit le focus sur l’écoresponsabilité. » Depuis peu, Rossel est certifié PEFC « , dit-il. » Cela signifie que nous utilisons toujours plus souvent des encres végétales et que l’eau contient des solvants. »
C’est apprécié par les annonceurs. Ceux-ci continuent à miser sur le papier et sont à la recherche de solutions toujours plus créatives. » Il semblerait qu’une annonce ne suffit plus. Ils demandent des suppléments spéciaux, des triptyques ou une tête-bêche. Pendant le Salon de l’Auto, qui vient de débuter, il ne se passera pas un jour sans un tel format spécial. » ‘Mister Print’ n’est donc pas prêt à lever le pied…
Alain Dermonde, Supply Paper Manager, Rossel
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