La Belgique à la traîne au niveau des abonnements digitaux

Cases worldwide digital subscriptions

Partout dans le monde, les éditeurs sont en train de passer au contenu numérique payant. Le meilleur exemple, le plus connu aussi, nous est sans doute livré par The New York Times, qui aujourd’hui s’est constitué un fichier de 2,8 millions d’abonnés. C’est le genre de chiffres à l’échelle américaine dont les éditeurs européens – sans parler des belges – ne peuvent que rêver. Cependant, même en fonction du nombre d’habitants, la Belgique ne semble pas suivre le mouvement lorsqu’il s’agit d’engranger des revenus provenant d’abonnements digitaux.

Deloitte estime que fin 2018, les médias d’information et magazine compteront plus de 20 millions d’abonnements purement digitaux. Encouragés par le succès ‘paywall’ d’autrui, les éditeurs augmentent leurs investissements dans les équipes, les technologies et les contenus. Il est encore plus important de noter que pour fin 2020, on prédit que le rapport entre revenus publicitaires et revenus d’abonnements sera de 50-50 (en 2012, il était encore de 90-10).

De plus en plus d’éditeurs rapportent des fichiers d’abonnés numériques croissants remplaçant avec succès le flux de revenus publicitaires défaillant. Il semblerait que le public aussi soit désormais prêt à suivre le mouvement, entre autres suite aux tribulations liées au ‘fake news’, aux problèmes de confidentialité et à la fraude numérique, ce qui fait que la fiabilité des sources est à nouveau considérée comme plus importante.

Paywall : pas une solution miracle rapide

Les grandes maisons d’édition anglophones, notamment, parviennent évidemment à profiter des abonnements numériques, puisqu’elles peuvent désormais facilement desservir le monde entier. Le succès ne se limite toutefois pas qu’à ce type de magazines : aujourd’hui, les nations scandinaves et d’autres pays européens disposent de cases à succès ayant su exploiter la plus-value et les avantages de leur focus local. En Scandinavie, le succès s’explique en grande partie par la collaboration entre éditeurs désireux d’implémenter des paywalls. En Suède, 60 % des éditeurs disposent désormais d’un tel ‘mur de monétisation’.

Les abonnements numériques ne représentent certainement pas une solution miracle rapide, exigeant au contraire des années d’investissements et de développement. C’est donc une mauvaise nouvelle que dans l’aperçu FIPP des cases à succès, la Belgique brille par son absence. Cela s’explique certes en partie par le fait que notre marché ne connaît pas une grande tradition en termes d’abonnés, même si certaines marques magazine peuvent toujours se targuer d’une base d’abonnements forte. Il est grand temps d’acquérir plus d’expérience dans ce domaine en Belgique aussi.

4 ou 5 flux de revenus

En effet, les éditeurs engagés dans le numérique payant depuis quelque temps déjà perfectionnent toujours davantage leur modèle sur la base des données consommateurs qu’ils en extraient. Il en ressort entre autres que le succès d’un paywall dépend, entre autres, du volume de contenu qu’il dissimule : plus que la moyenne. Par ailleurs, il est important de développer une propre communauté. Pour les médias investis d’une mission spécifique ou au service d’une (bonne) œuvre (p. ex. un journalisme indépendant), c’est plus facile, car c’est ce que recherchent des masses de gens.

Reader revenu strategies

Selon CeleraOne, la société paywall ayant dressé la carte mondiale de la situation pour la FIPP, les éditeurs auront probablement besoin à l’avenir de 4 ou 5 flux de revenus pour financer leur journalisme numérique. Parmi ceux-ci, le contenu payant n’est pas le moins important ; pour un nombre croissant d’éditeurs, c’est même, pour l’instant, le plus important, conclut la société.

Le rapport ‘Global Digital Subscription Snapshot’ peut être téléchargé ici

Source : FIPP

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