Les éditeurs allemands ont de bonnes raisons pour sévir contre les adblockers : ces derniers atteignent en Allemagne un des pourcentages les plus élevés d’Europe (avec ceux de la Pologne et du Portugal) : 42 % des 16 à 34 ans selon GlobalWebIndex. L’an dernier, le tabloïd Bild d’Axel Springer a pris l’initiative en offrant un choix aux utilisateurs d’adblockers : soit désactiver leur logiciel, soit payer pour une expérience sans publicité. Deux tiers du public a désactivé son adblocker.
Depuis novembre, Gruner + Jahr, de son côté, empêche les utilisateurs de logiciels de blocage de pub d’accéder au contenu desktop de ses titres thématiques, comme Geo (comparable à National Geographic), le site culinaire Essen&Trinken et deux magazines de décoration d’intérieur, dont Schöner-wohnen.de. Les internautes munis d’adblockers reçoivent un message les incitant à les désactiver avant de pouvoir accéder à un article. Ou alors, à payer des frais d’accès : 0,45 € pour un jour ou 2,45 € par semaine, possible par micro-paiement, ce qui simplifie la transaction et la rend immédiate.
Pour tous les magazines, G+J constate une baisse considérable de l’utilisation d’adblockers, sans impact négatif sur le nombre de visiteurs et avec très peu de plaintes à la clé. Ces titres touchent surtout un public féminin, donc pas spécialement les vrais adeptes des adblockers, un groupe essentiellement masculin. C’est ce qui pourrait partiellement expliquer le succès rapide de cette stratégie.
Un adepte pur et dur des adblockers pose beaucoup plus de problèmes du côté des sites généraux d’information, indique G+J. Voilà pourquoi l’éditeur compte lancer un message qui insiste sur la nécessité de la publicité pour financer le produit journalistique. Dans un second temps, les adblockers seront bannis avec une option de micro-paiement.
Source : Digiday
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